Les installations réceptrices de gaz

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  • L’Europe a approuvé le Règlement Produit de construction (RPC) afin de garantir les prestations des produits de construction et de veiller au respect des exigences de base des chantiers de construction. Dans ce but, elle a invité tous les comités de normalisation du CEN (Comité européen de normalisation) à émettre des normes harmonisées ou, à défaut, des évaluations techniques européennes, ce qui permettrait aux fabricants de formuler les déclarations de prestations de chaque produit et de s’identifier sous la marque CE.

    Depuis 1999, l’industrie du tube en plastique s’est révélée incapable d’émettre une norme harmonisée et d’opter pour la voie de l’évaluation technique européenne qui lui permettrait de doter ses produits du marquage CE. Elle n’a pas non plus émis les pertinentes déclarations de prestations qui permettraient aux fabricants d’assumer la responsabilité de la conformité des produits sur le plan de leurs caractéristiques essentielles.

    Il convient que les installateurs et consommateurs soient conscients que ces produits n’offrent pas la même sécurité que celle offerte par les tubes en cuivre.

    Les normes UNE qui garantissent le système multicouche pour les installations de gaz, dont certaines sont encore en en phase d’élaboration, n’incluent pas d’essais de comportement face au feu.
  • Conformément au Règlement sur le gaz (RD 919/2006), l’installateur agréé est responsable de la sécurité de l’installation. Les tubes et accessoires en cuivre disposent d’une déclaration de prestations, selon laquelle les fabricants portent la responsabilité de leurs produits. Néanmoins, en cas d’accident dans une installation à tube multicouche, l’installateur est l’unique responsable.

    En théorie, les systèmes multicouche qu’il est prévu d’introduire sur le marché espagnol sont garantis par le respect de normes étrangères qui ne sont pas reconnues par le règlement espagnol du gaz, et ne disposent donc d’aucune couverture réglementaire en Espagne. Les projeteurs/installateurs assument une grande responsabilité s’ils incorporent ces derniers.
  • L’un des arguments en faveur de l’introduction du tube multicouche évoque le coût inférieur par rapport à son équivalent en cuivre. Mais une installation se compose d’accessoires et, dans le cas du tube multicouche, cela impose des dispositifs de sécurité supplémentaires. Le tableau peut varier fortement si l’on inclut tous les éléments : accessoires, régulateurs ou limiteurs de flux, dispositifs de coupe thermique,...
  • Contrairement au cuivre, les tubes multicouche de différents fabricants sont incompatibles, tandis que cette compatibilité n’est pas garantie dans le temps même s’ils proviennent d’un même fabricant. Que se passera-t-il si dans quelques années une réparation ou une extension de l’installation s’impose ? Les fabricants ne répondent que lorsqu’on utilise leur « système complet ».

    Dans le cas du tube multicouche utilisé simultanément, il n’y a pas non plus compatibilité entre celui destiné au gaz et celui destiné à l’eau potable, car les élastomères des joints sont différents. L’utilisation du cuivre évite d’avoir à assurer deux jeux d’inventaires, ce qui économise de l’argent et évite le risque d’utiliser un élément d’eau pour le gaz.
  • À ce jour, la législation en vigueur ne permet pas les installations réceptrices de gaz à moins de 5 bars avec un tube multicouche. Le RD 919-2006 ne prévoit pas encore dans sa liste de normes de référence la révision de 2014 de la norme UNE 60670 pour les installations réceptrices domestiques qui admettent l’usage des tubes multicouche.

    Du fait qu’elle concerne les tubes multicouche, cette norme UNE 60670 renvoie par ailleurs à la norme UNE 53008-1 qui détaille les conditions à remplir par les tubes, accessoires et systèmes. Toutefois, la norme UNE 53008-2 correspondante n’a pas encore été développée, en vue d’établir les exigences de conception, d’installation et d’entretien de ces systèmes.
  • Parmi les messages diffusés par les défenseurs des tubes multicouche pour le gaz, figure le fait qu’ils sont déjà utilisés en Amérique latine et en Allemagne.

    Même s’il est vrai qu’ils sont disponibles en Allemagne depuis 2008, avec un succès limité, de nombreux doutes techniques émergent actuellement sur la sécurité de ces installations pour différents motifs, notamment :

    • Les tubes multicouche n’ont pas de résistance thermique.
    • Le fait qu’ils imposent l’utilisation de dispositifs de sécurité supplémentaires : dispositifs de coupe thermique, régulateurs ou limiteurs de flux. Dans le cas de ces derniers, d’importants doutes techniques sont apparus car leur conception originale ne prévoyait pas de les utiliser comme dispositifs de sécurité, mais comme de simples limiteurs de débit. Ainsi, aucun fabricant ne peut garantir qu’ils fonctionnent correctement (en fermant le passage du gaz) en cas d’incendie ou de rupture partielle de la tuyauterie.
    • Le caractère opérationnel des dispositifs supplémentaires de sécurité avec le passage du temps.
    • La réponse « réelle » de ces dispositifs de sécurité en cas d’incendie. Leur conception repose sur des concepts théoriques difficiles à valider. Le calcul de la taille du ou des limiteur(s) de flux est très complexe ou inexact en raison des différentes dispositions qu’il peut y avoir entre eux et de la simultanéité à laquelle ils doivent travailler de façon ponctuelle (ex. le démarrage d’une chaudière).
    • À ce jour, il n’existe aucun dispositif supplémentaire de sécurité qui soit certifié par l’AENOR (Association espagnole de normalisation et certification).
    Il n’existe même pas de réglementation UNE, ni évidemment de règlement de certification. Seule la norme 60719 envisage un limiteur de débit conçu pour être installé à l’entrée d’un plan de travail ou d’une cuisine.

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